Yes, peut-être
de Marguerite Duras

Mise en scène : Laurence Campet.

Avec Sylvie Malissard, Laurence Campet, Fatima Aibout.
Lumières : Tonio Di Carlo.

Présentation

Deux femmes, un homme …
Dans cent ans peut-être, ou moins, ou plus, après qu'un continent « civilisé » aura sauté sur lui même, dans un désert retrouvé, deux femmes se rencontrent.
L'une d'elles trimbale un objet qu'elle veut jeter : le dernier guerrier sorti d'une "réserve de guerre".
Elles se parlent.
Elles ont perdu la mémoire des événements mais il leur reste celle de presque tous les mots.

On pourrait résumer l’histoire ainsi :
Après un cataclysme dont l’être humain est responsable, une guerre sans nom, deux femmes réapprennent à vivre, à parler, à échanger, à se souvenir, en la présence d’un homme-soldat hors d’usage.

Mais on aurait sans doute tort de le faire.
Il n’y a pas d’histoire.
C’est un surgissement.
Ce qu’il reste de force vitale quand il n’y a plus rien.
Une parole incongrue, essentielle.
Où il est question du langage, de la mémoire de la langue, la mémoire des femmes.
Où il est question de la transmission, de l’origine, de l’obscurité, de la forêt …

Note artistique

Le choix de porter à la scène Yes, peut-être s'est imposé à nous à l'occasion de la préparation de Destination Paroles de femmes, la dernière aventure de la compagnie Le Porte Plume.

La présence de Marguerite Duras dans ce travail sur les voix féminines était une évidence.

La musique de Duras, cette écriture du corps, et la présence constante, obsédante, du corps féminin dans son œuvre, qu'elle soit romancée ou théâtrale, m'ont fascinée longtemps.

Après Paroles de femmes, que nous avons conçu à partir d'entretiens et qui tente d'évoquer une musique d'aujourd'hui, comme un « état des lieux » des conditions de vie des femmes, Yes peut-être nous est apparu comme une suite possible, une image d'un avenir terrible, mais où les mots reprennent leur droit, où, quand il n'y a plus rien, reste le langage ; et à partir des mots, peut-être peut-on reconstruire une relation, un sens, une vie …

Yes peut-être a l'élégance de garder toujours la légèreté dans le désespoir, c'est « un pessimisme qui a le fou rire », comme dit Marguerite Duras elle-même. Yes peut-être se passe dans un désert, un endroit dévasté, inconnu, vide.
Une toile pour donner de la matière et concentrer l'espace. Les deux femmes sont dans l'immensité dévastée, dans un espace réduit.

Deux femmes et un homme hors d'usage. L'homme est un soldat qui a trop joué à « l'héros », pantin irradié et décervelé qui garde quelques reflexes guerriers. Les deux femmes sont sans nom, A et B, et sans mémoire.

Il existe quelque part d'autres humains, dont on entend les voix. Des bribes de sons du monde parviennent, comme d'une radio déréglée.

On pense aux paroles gelées que les pantagruelistes entendent au moment du dégel dans le Quart Livre de Rabelais. Le son a gelé pendant une antique bataille, et au dégel, se font entendre le choc des armes et les hennissements des chevaux. Des sons comme traces du passé, traces de guerre et traces de vie.

Pour jouer Duras, il faut se laisser faire par elle. C'est une écriture qui ne demande qu'à s'incarner.

Le moteur, c’est l’écriture, le corps, l'écho, le silence.
C’est de là aussi que part notre travail.
Langage.

La littérature, ce ne sont pas des idées, c’est du bruit, disait Le Clézio

Présentation de l'auteur

Née en 1914 près de Saigon (Cochinchine), d'une mère institutrice et d'un père professeur de mathématiques, Marguerite Donnadieu se fixe définitivement en France en 1932. Elle se marie avec Robert Antelme en 1939, et publie son premier roman (Les Impudents), sous le pseudonyme de Marguerite Duras, en 1943. Résistante pendant la guerre, communiste jusqu'en 1950, ayant activement participé à Mai 68, Marguerite Duras a développé une écriture protéiforme considérable (cinéma, théâtre, articles de presse, romans et récits). Elle est décédée le 3 mars 1996 à Paris
Son œuvre
LES IMPUDENTS (1943, roman, Plon - 1992, Gallimard).
LA VIE TRANQUILLE (1944, roman, Gallimard). 
UN BARRAGE CONTRE LE PACIFIQUE (1950, roman, Gallimard). 
LE MARIN DE GIBRALTAR (1952, roman, Gallimard). 
LES PETITS CHEVAUX DE TARQUINIA (1953, roman, Gallimard). 
DES JOURNEES ENTIERES DANS LES ARBRES, suivi de LE BOA - MADAME DODIN - LES CHANTIERS (1954, récits, Gallimard). 
LE SQUARE (1955, roman, Gallimard).
MODERATO CANTABILE (1958, roman, Editions de Minuit). 
LES VIADUCS DE LA SEINE-ET-OISE (1959, théâtre, Gallimard).
DIX HEURES ET DEMIE DU SOIR EN ETE (1960, roman, Gallimard). 
HIROSHIMA MON AMOUR (1960, scenario et dialogues, Gallimard). 
UNE AUSSI LONGUE ABSENCE (1961, scenario et dialogues, en collaboration avec Gérard Jarlot, Gallimard). 
L'APRES-MIDI DE MONSIEUR ANDESMAS (1962, récit, Gallimard). 
LE RAVISSEMENT DE LOL V. STEIN (1964, roman, Gallimard). 
THEATRE 1 : LES EAUX ET FORETS - LE SQUARE - LA MUSICA (1965, Gallimard). 
LE VICE-CONSUL (1965, roman, Gallimard). 
LA MUSICA (1966, film. coréalisé par Paul Seban, distr. Artistes Associes). 
L'AMANTE ANGLAISE (1967, roman, Gallimard).
L'AMANTE ANGLAISE (1968, théâtre, Cahiers du Théâtre national populaire). 
THEATRE II : SUZANNA ANDLER - DES JOURNEES ENTIERES DANS LES ARBRES - YES, PEUT-ETRE - LE SHAGA - UN HOME EST VENU  DETRUIRE, DIT-ELLE (1969, Editions de Minuit). 
DETRUIRE, DIT-ELLE (1969, film, distr. Benoit-Jacob). 
ABAHN, SABANA, DAVID (1970, Gallimard).
L'AMOUR (1971, Gallimard). 
JAUNE LE SOLEIL (1971, film, distr. Films Moliere).
NATHALIE GRANGER (1972 film distr. benoît-Jacob Vidéo) 
INDIA SONG (1973, texte, théâtre, film, Gallimard). 
LA FEMME DU GANGE (1973, film, distr. Benoit-Jacob Vidéo). 
NATHALIE GRANGER suivi de LA FEMME DU GANGE (1973, Gallimard). 
LES PARLEUSES (1974, entretiens avec Xaviere Gauthrier, Editions de Minuit). 
INDIA SONG (1974, film, distr. Benoît-Jacob Vidéo)).
BAXTER, VERA BAXTER (1976, film, distr. N.E.F: Diffusion). 
SON NOM DE VENICE DANS CALCUTTA DESERT (1976, film, distr. Benoit-Jacob Vidéo). 
DES JOURNEES ENTIERES DANS LES ARBRES (1976, film, distr. Benoit-Jacob Vidéo). 
LE CAMION (1977, film, distr. Benoît-Jacon Vidéo). 
LE CAMION, suivi de ENTRETIENS AVEC MICHELLE PORTE (1977, Editions de Minuit). 
LES LIEUX DE MARGUERITE DURAS (1977, en collaboration avec Michelle Porte, Editions de Minuit). 
L'EDEN CINEMA (1977, theatre, Mercure de France). 
LE NAVIRE NIGHT (1978, film, Films du Losange). 
CESAREE (1979, film, distr. Benoît-Jacob Vidéo)). 
LES MAINS NEGATIVES (1979,film, distr. Benoît-Jacob Vidéo). 
AURELIA STEINER (MELBOURNE) (1979, film, Films Paris-Audiovisuels). 
AURELIA STEINER (VANCOUVER) (1979, film, Films du Losange).
VERA BAXTER OU LES PLAGES DE L'ATLANTIQUE (1980, Albatros). 
L'HOMME ASSIS DANS LE COULOIR (1980, recit, Editions de Minuit). 
L'ETE 80 (1980, Editions de Minuit). 
LES YEUX VERTS (1980, Cahiers du cinema). 
AGATHA (1981, Editions de Minuit). 
OUTSIDE (1981, Albin Michel, re-ed. P.O.L., 1984). 
LA JEUNE FILLE ET L'ENFANT (1981, cassette, Des Femmes ed. Adaptation de L'ETE 80, par Yann Andrea, lue par Marguerite Duras).
AGATHA ou LES LECTURES ILLIMITEES (1981, film, distr. Benoit-Jacob Vidéo) 
DIALOGUE DE ROME (1982,film, prod. Coop. Longa Gittata Rome). 
L'HOMME ATLANTIQUE (1982, recit, Editions de Minuit). 
SAVANNAH BAY (1re ed. 1982, 2e ed. augmentee, 1983, Editions de Minuit). 
LA MALADIE DE LA MORT (1982, recit, Editions de Minuit). 
THEATRE III : LA BETE DANS LA JUNGLE, d'après Henry James, adaptation de James Lord et Marguerite Duras - LES PAPIERS D'ASPERN, d'apres Henry James, adaptation de Marguerite Duras
et Robert Antelme -  LA DANSE DE MORT, d'apres August Strindberg, adaptation de Marguerite Duras (1984, Gallimard). 
L'AMANT (1984, Editions de Minuit). 
LA DOULEUR (1985, P.O.L.). 
LA MUSICA DEUXIEME (1985, Gallimard). 
LA MOUETTE DE TCHEKOV (1985, Gallimard). 
LES ENFANTS, (1984, Film coréalisation avec Jean Mascolo et Jean-Marc Turine - distr. Benoît-Jacob Vidéo). 
LES YEUX BLEUS, CHEVEUX NOIRS (1986, Editions de Minuit). 
EMILY L (1987, Editions de Minuit). 
LA PUTE DE LA COTE NORMANDE (1986, Editions de Minuit). 
LA VIE MATERIELLE (1987, P.O.L.). 
LA PLUIE D'ETE (1990, P.O.L.). 
L'AMANT DE LA CHINE DU NORD (1991, Gallimard). 
LE THEATRE DE L'AMANTE ANGLAISE (1991, Gallimard). 
YANN ANDREA STEINER (1992, P.O.L.) 
ECRIRE (1993, Gallimard). 
LE MONDE EXTERIEUR (1993, P.O.L.). 
C'EST TOUT (1995, P.O.L.)

Calendrier

24 mai 2011 : Théâtre Rutebeuf (à Clichy ).

05 février 2013 : Théâtre de la Bouloie (à Besançon ).

07 février 2013 : Mi-Scène (à Poligny ).

13 février 2013 : Atelier RL (à Paris).

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