Lectures

Liste des lectures.

L'Iliade
de Homère, Alessandro Barrico

Avec Laurence Campet, Sylvie Malissard.

Présentation

NUIT DE LECTURE
Même règle du jeu que pour l'Odyssée.

L'Iliade raconte 51 jours de la dixième et dernière année de la guerre de Troie, depuis la colère d'Achille provoquée par une décision injuste d'Agamemnon à son égard jusqu'aux funérailles d'Hector.

La nuit à laquelle nous invitons le public n’est plus à proprement parler un spectacle, ni exactement une lecture ; c’est un voyage, dans lequel il faut accepter de s’embarquer - tout en sachant qu’on peut mettre pied à terre à n’importe quel moment -, une aventure, finalement au plus près de l’humain.

Durée : 6 heures

Note artistique

Ce qui nous touche dans l'Iliade, c'est le courage, la force et l'obstination des hommes dans cette enfance du monde, où kharmè (le combat) n'est jamais loin de khairo (je me réjouis) qui a même racine ; et c'est la poésie inouïe de la langue d'Homère, cette invention du langage, et la foi sans borne de ses héros dans la force du poème. Car - et Homère ne cesse de nous le rappeler - , ce qui les fait agir et se jeter à corps perdu dans cette guerre effroyable, bien plus que le destin d’Hélène, c’est l’espoir que leurs noms seront chantés à jamais par les poètes ; c’est, dans un monde régi par des dieux égocentriques et infantiles, la certitude de gagner l’immortalité par la poésie.
L’Iliade est aussi pour nous à la frontière de l’oral et de l’écrit, même si les circonstances précises de sa composition nous demeurent inconnues. Sa langue est à la fois orale et extrêmement travaillée, et conçue à l’adresse d’un public.
Une autre dimension d’importance dans l’Iliade est sa durée. L’épopée impose un rapport au public particulier ; Il s’agit de prendre le temps ; le temps du récit comme un temps de voyage ; partir ensemble comme dans une traversée en mer. La durée invite le public à lâcher prise, à se laisser faire par les mots, par l’histoire, dans ce qu’elle a aussi de merveilleux.

La réécriture d’Alessandro Baricco et la traduction de Françoise Brun sont pour nous une aubaine. La fluidité de la langue, son évidence limpide rendent possible un rapport simple d’écoute et de partage, nous amènent à retrouver une oralité possible. C’est une écriture dont les mots « viennent en bouche », où les personnages se dessinent dans leurs paroles.
Le texte est aussi ramené à une durée envisageable pour un public d’aujourd’hui.
Mais surtout Alessandro Baricco a eu la formidable idée de placer chaque épisode dans la bouche d'un des protagonistes. Le texte est alors sur le point de s’incarner.

Calendrier

02 octobre 2010 : Théâtre Rutebeuf (à Clichy (92)).

Photos